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Enseignement traditionnel

Structure d'un cours (extrait du traité didactique d'aïkido traditionnel d'Alain PEYRACHE)

 

Un cours d'aïkido peut présenter divers aspects selon

 

  • le professeur (qualité, but, ... )
  • les élèves qui participent au cours.

 

Voyons ce que peuvent être ces différentes parties.

Avant le cours :


Le pratiquant essaie d'arriver avant l'heure de façon à être prêt : il doit être sur le tatamis avant le professeur.

  • Tenue correcte

  • Zooris bien rangées

  • Armes sorties de l'étui

  • En seiza

  • Concentré.

  •  

Pendant le cours:

  •  
    • Salut (voir cérémonial)
    •  
    • Préparation
  •  

Les bases de l'aïkido sont travaillées pour elles-mêmes. Souvent elles sont pratiquées seul, ce qui permet de bien les assimiler et de les appliquer ensuite dans les techniques. Le corps étant notre outil, notre conscience, il faut qu'il soit éveillé, .affûté", et l'on doit s'en servir de la façon la plus parfaite possible du fait de la résonance de nos actes physiques sur les autres plans. Car nous l'avons dit, il n'y a pas dichotomie entre corps et psychisme pour les orientaux. Si l'intellect n'enregistre pas, le corps, lui, enregistre. Les blocages d'ordre physique ne sont en fait dûs qu'aux interprétations de notre intellect en fonction de ce qu'il croit être la vérité. En réalité, celle-ci est tout autre.

 

C'est pourquoi une technique bien faite nous paraît simple et que, lorsque nous l'exécutons, nous sommes gauches et maladroits. Même quand nous pensons avoir bien réalisé, nous avons satisfait à notre conception de la réalité, mais la route est encore très longue ; c'est ce qui décourage les uns, et qui stimule les autres. La répétition des bases doit nous permettre de progresser.

 

Partie technique:

 

Suivant la pédagogie du professeur, celle-ci est constituée de : travail à mains nues avec un ou plusieurs aïtés, travail aux armes ...

 

Extérieurement, les techniques et leur compilation semblent être une source de progrès au niveau global. Ceci est vrai jusqu'au premier dan ou shodan. Prenons l'image de l'apprentissage de la langue française qui commence par l'alphabet. Ce premier stade est celui du shodan. Les lettres peuvent prendre divers aspects : A peut s'écrire de diverses façons. A ce stade, on s'aperçoit que telle technique peut être faite de manière différente suivant la personnalité de chacun, d'où cette réflexion "plusieurs styles existent, reconnaissez le vôtre". En fait, pour les aïkidokas, la différence n'est qu'apparence, ou devrait l'être, car on peut toujours faire n'importe quoi sous prétexte d'originalité.

 

Il est vrai que si l'aïkido s'arrêtait là, les meilleurs seraient les possesseurs du plus gros catalogue, du plus original. Il faut croire que le problème n'est pas nouveau car un grand sage oriental, n'a pu s'empêcher de s'exclamer "le sage montre la lune avec son doigt, l'imbécile regarde le doigt".

 

Un shodan ne doit pas se laisser prendre au jeu de la diversité technique et, en approfondissant ses recherches, il va s'apercevoir que les techniques sont un moyen d'expression, qu'elles sont la partie visible, extérieure d'un enseignement ésotérique, qu'elles découlent toutes des mêmes principes de base. La technique n'est plus un but, mais un outil, le pratiquant quitte le stade du manifesté. Il comprend la phrase de Me Tamura 1 millimètre à côté et ce n'est plus de l'aïkido".

 

A ce niveau, pas d'opposition, tous les aïkidokas s'entendent. A ce niveau, ils ne sont pas nombreux, je dirais même, vue la masse d'aïkido shugyosha, rares. Ces connaissances et cet enseignement ne peuvent être le fait de cogitations de quelques parvenus ou de soi-disant haut-gradés. Seul un grand maître, tel maître Tamura, qui maîtrise ce stade depuis longtemps, peut en péréniser la valeur.

 

Le professeur détermine l'importance de cette partie du cours selon les objectifs. Ainsi le travail de kokyu-ho peut se placer en début de séance ou en être l'objet même, car on retrouve dans une technique ce qu'on trouve dans dix. Me Tamura dit : "en 2 heures de cours je fais la même technique, vous, vous en faites à chaque fois une différente, donc vous travaillez 5 minutes une technique, moi je travaille 2 heures la même. Je progresse mais vous, non".

 

Cette partie du cours doit permettre au pratiquant de se recentrer. La pratique a libéré le physique et les tensions, le moment est donc bien choisi pour une évolution intérieure.

 

Structure d'un cours

tableau 1

 

1ère partie

 

Reigi saho : cérémonial
Attitude au dojo

 

Jumbi dosa

 

Préparation Respiration
Concentration
Prise de conscience physique et énergétique du corps

 

Aïki Taïso

 

Exercices dits "éducatifs" Tandoku dosa Exercices de base seuls
Ikkyo Undo

 

Sotaï dosa
Exercices de base avec un partenaire

 

2ème partie Moyens : Tableau des techniques selon objectifs et niveau du cours

 

Avec armes

Aïki jo, kumi jo
aïki ken, kumi tatchi
tanto

 

Taï jitsu sans armes

Suwari waza (terre)
Hanmi handachi (homme)
Tatchi waza (ciel)

 

Modes de travail (voir plus bas)

Kokyu

go no Keiko
ju nu Keiko
ryu no Keiko

 

KlHON NAGE WAZA

Shiho nage
Kote gaeshi
lrimi nage
Kaiten nage
Tenchi nage
Sumi otoshi
Aiki otoshi
Jugi garami
Ushiro kiri otoshi
Ude kime nage

 

KlHON KATAME WAZA

lkkyo

nikyo
Hidji kime osae
San kyo
Yon kyo
Go kyo
Jugi garami
Kote gaeshi

 

KOSHI WAZA

Koshi nage

 

kakari gake (plus de 2)

 

KEIKO HO (direction forme d'exercices) méthode d'entraînement (dépend de geiko= keiko= exercice= forme de travail lppan geiko Pratique et étude classique : chacun effectue quatre fois alternativement à droite et à gauche I'attaque, il est projeté ou immobilisé.
Puis à son tour, effectue quatre fois la technique.
Sauf exception, jusqu'à instruction du professeur, la technique reste la même, I'attaque aussi.

 

Kakari geiko

 

1) Pendant une période donnée, Aïté utilise continuellement la même forme d'attaque. II est projeté ou immobilisé.
2) Idem sauf que Aïté utilise différentes formes d'attaque. Futari dori Deux attaquants saisissent Tori et celui-ci doit étudier les forces en présence pour immobiliser et projeter ses deux attaquants : C'est un travail d'initiation à Taninzu kakari geiko. Starigake ou Taninzu kakari geiko Taninzu signifie plusieurs attaquants qui utilisent soit la même forme d'attaque ou différentes formes d'attaque. Ils sont immobilisés ou projetés.

 

3ème partie

 

Kokyu ho

Respiration

Etirements musculaires

massages,

régénération,

seifuku,

kwatsu

Concentration,

mukso Cérémonial

 

Keiko Ho (dépend du niveau et de la recherche de l'élève)


Ces diverses formes d'entraînement permettent à l'élève suivant son niveau et sa recherche en Aiki do de travailler selon trois principes.

 

Go no geiko (terre)

 

Entraînement dur en force souvent statique.

L'aité impose une situation difficile à son tori et celui-ci doit s'en sortir en projetant ou immobilisant son adversaire. Correspond à GO NO SEN.

 

Ju no geiko liquide (homme eau)

Entraînement souple, dynamique permettant d'étudier certaines bases et de résoudre certains problèmes.

Correspond au SEN NO SEN. L'attaque peut être devinée et anticipée mais I'aité a toujours l'initiative.

 

Ryu no geiko (ciel air cosmos)

 

Prendre "l'esprit de l'adversaire" et l'amener à attaquer suivant la forme désirée. Avant d'avoir attaqué, il est déjà contrôlé, ce qui faisait dire à M. Ueshiba : "A partir du moment où il a décidé de m'attaquer il a déja perdu."
Cette stratégie de combat est typique à I'aikido et n'existe pas dans les autres disciplines.